05 | 12 | 2019 | Schweiz | 1 | 17252 |
05 | 12 | 2019 | Schweiz |
1 17252 |
Etat des lieux des poissons suisses
Les eaux suisses abritent une grande richesse d'habitats et d'espèces de poissons. Mais les eaux sont sous pression et les communautés d'espèces se modifient. "Petri-Heil" résume le rapport du Conseil fédéral de cette année sur "l'état des lieux de la pêche dans les lacs et les cours d'eau suisses" et se risque à quelques pronostics.
Château d'eau de l'Europe, les Alpes suisses abritent les sources de fleuves importants tels que le Rhône, le Rhin, le Tessin et l'Inn, qui revêtent une grande importance pour le continent européen. On y trouve également de nombreux lacs profonds et froids, qui abritent des habitats et une faune uniques au monde. C'est pourquoi la Suisse a une responsabilité importante, non seulement sur son territoire, mais aussi au-delà de ses frontières. Cependant, les corrections et les aménagements de cours d'eau, les résidus d'engrais et de pesticides issus de l'agriculture, les micropolluants ainsi que l'exploitation hydroélectrique portent gravement atteinte aux eaux. L'état des eaux suisses est également menacé par les effets croissants du changement climatique et l'apparition d'espèces invasives.
La pêche et la consommation de poisson en chiffres
Actuellement, la Suisse compte encore 262 pêcheurs professionnels, à titre principal ou secondaire, et environ 150 000 pêcheurs amateurs. La pêche professionnelle contribue pour environ trois quarts au rendement global des captures en Suisse (lacs et cours d'eau) et la pêche à la ligne pour un quart. Le rendement annuel de l'ensemble de la pêche atteint près de 2000 tonnes. La consommation totale de poissons d'eau douce en Suisse s'élève à environ 12 600 tonnes (valeur moyenne 2012 à 2016). La part de la production suisse (pêche professionnelle, pêche à la ligne et pisciculture) représente environ un tiers de cette quantité. La demande dépasse donc nettement l'offre de nos eaux et est couverte par des importations, mais aussi de plus en plus par l'aquaculture.
("Petri-Heil" en a parlé dans 3/2019). L'importance économique de la pêche à la ligne en Suisse est estimée à environ 212 millions de CHF. Ce chiffre comprend la création de valeur directe, générée par les dépenses des pêcheurs pour le matériel de pêche, les bateaux, la mobilité, les nuitées, les vacances et les excursions ainsi que les autorisations (patentes, baux). L'importance sociale et sociétale de la pêche à la ligne en termes d'avantages récréatifs ainsi que le travail bénévole fourni pour l'habitat aquatique, les populations de poissons et le rôle des pêcheurs en tant que défenseurs de la protection des eaux ne sont pas pris en compte.
Diversité des poissons suisses
En Suisse, selon l'annexe 1 de l'ordonnance relative à la loi fédérale sur la pêche (OLFP, RS 923.01), au moins 63 espèces de poissons (y compris les cyclostomes) sont considérées comme indigènes. Parmi elles, huit espèces sont éteintes, six sont "au bord de l'extinction", cinq sont "fortement menacées" et 13 sont "en danger". Ces estimations seront adaptées à partir de 2020 et se détériorent malheureusement ("Petri-Heil" en a parlé dans son dernier numéro, page 56). Le nombre d'espèces indigènes serait encore nettement plus élevé si l'on ajoutait les 36 espèces de corégones désormais distinguées comme des espèces à part entière. En effet, le nombre d'espèces de poissons varie selon le point de vue scientifique. On peut partir du principe que le nombre d'espèces est plutôt sous-estimé. Outre l'exemple bien connu de la diversité des corégones et des truites, le fractionnement des espèces est désormais scientifiquement prouvé pour les ombles chevaliers, les chabots et le brochet. La diversité des espèces de poissons continue de faire l'objet de recherches. Une vingtaine d'autres espèces sont considérées comme non indigènes, mais certaines d'entre elles se sont établies et peuvent également être activement encouragées sous certaines conditions. Des exemples connus sont le sandre ou les salmonidés nord-américains introduits dans les lacs de montagne. Mais certains nouveaux arrivants représentent un risque marqué pour les espèces indigènes, comme les gobies de la mer Noire.
Indigènes étrangers à la région
Les espèces provenant d'autres continents ne sont pas les seules à menacer la biodiversité locale. Pour les poissons, les montagnes et donc les lignes de partage des eaux entre les bassins versants constituent naturellement des obstacles infranchissables à la migration. C'est pourquoi différentes régions de Suisse abritent des communautés de poissons différentes, qui se sont formées sur de très longues périodes. La présence naturelle, par exemple, du barbeau canin (Barbus caninus), de la salarie d'eau douce (Salaria fluviatilis) et d'autres espèces méridionales est limitée au versant sud des Alpes. La diversité des truites reflète également de manière impressionnante les nombreuses variétés locales et a souffert des mesures de repeuplement en truites atlantiques ("Petri-Heil" en a parlé dans son numéro 11/2014). Entre-temps, on en est conscient et on ne déplace plus les poissons d'un cours d'eau à l'autre sans réfléchir. Les carpophages ont également franchi des barrières naturelles grâce à l'aide humaine (consciente et inconsciente). L'introduction du gardon (du nord) dans les lacs tessinois et de la plume noire (Scardinius hesperidicus) du sud dans les lacs du nord des Alpes en est un exemple. Les épinoches sont également mignonnes à regarder, mais dangereuses. Présent à l'origine uniquement dans la région de Bâle, ce petit poisson capable de s'adapter s'est imposé et a littéralement pris possession du lac de Constance : Plus de 90 % de tous les poissons (20 % de la biomasse) y sont désormais composés d'épinoche.
Gagnants et perdants
Il est présomptueux de prédire en détail dans quelle direction la communauté piscicole suisse évoluera à l'avenir. Les cours d'eau sont touchés différemment et réagissent différemment en fonction des conditions locales. "Petri-Heil" se risque néanmoins à quelques pronostics à moyen terme :
Loser : les populations d'espèces plus sensibles et tributaires d'eaux fraîches et naturelles comme les salmonidés (truites, ombres et ombles) continuent de baisser, mais se stabilisent à un niveau plus bas grâce à des efforts accrus pour les protéger. D'autres espèces comme les barbeaux et les truites ont également tendance à se retirer.
Winner : Les carpophages robustes et adaptables comme l'ablette et la carpe, mais aussi le brochet dans de nombreuses régions, continuent d'augmenter. Les populations d'espèces thermophiles comme le silure et le sandre devraient augmenter ou du moins rester stables. Grâce à une prise de conscience accrue et à l'amélioration des conditions en de nombreux endroits suite à des revitalisations, certaines espèces de petits poissons menacées, comme le blageon, se portent un peu mieux.
Nouveaux venus : Malheureusement, il faut s'attendre à moyen et long terme à ce que les gobies de la mer Noire continuent à se propager le long du Rhin. Il en va de même pour l'aspe, qui devrait toutefois se reproduire de manière nettement plus modérée et plus lente. Avec la perche à truite (Micropterus salmoides), un grand parent de la perche soleil établie (Lepomis gibbosus) nage entre-temps, et pas seulement dans les lacs tessinois. Avec l'augmentation des températures de l'eau, il est possible que cette espèce thermophile se développe davantage.
Nous verrons comment toutes les autres espèces de poissons réagiront ; il y aura probablement encore quelques surprises. Mais il est certain que des poissons nageront encore en Suisse dans 30 ans. Ce qui n'est pas clair, c'est la nature et la vitalité de leurs populations. La forme que prendra la diversité des poissons en Suisse dépendra aussi de notre engagement pour la protection des eaux.
Lien vers le rapport du Conseil fédéral :
www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-73799.html
Altenberger
Hoffentlich hatte der Bundesrat endlich ein hör für uns Fischer weil sie geben das Geld immer wieder für Sachen wo nichts führt zum Preis die NAT und die Flüchtlinge wo sehr viel Geld kostet im Statt wenn das so weiter geht mit der Fischerei dann sehe ich Schwarz auch die Bauerei muss endlich Aufhören weil unser Fische haben bald keinen Platz mehr und mir Fischer auch nicht mehr